dimanche 29 novembre 2009

How I Met Your Mother ou le syndrome Clair de Lune revisité.

(Attention spoilers jusqu’à l’épisode 7 de la saison 5)

A nouveau je profite de ce blog pour me plaindre. Le reproche du jour s’adresse à How I Met Your Mother ou plus exactement au dynamitage en règle du couple Barney & Robin expédié avec une facilité insultante par les scénaristes. Malheur aux pauvres téléspectateurs qui ont voulu croire à cette histoire. Bon je sais, c’est pas vraiment le reproche du jour parce que j’ai un peu trois semaines de retard, mais la pilule n’est toujours pas passée et il y a trois semaines j’avais pas de blog.

Après avoir subit avec patience la difficile quatrième saison, je me trouve à court de tolérance. J’avais relégué la perte de souffle de l’année dernière au rang de ces maladies de croissance passagères parce que les auteurs avaient, au milieu de cette tiédeur narrative, créé une chose aussi étonnante que jouissive : l’âme de Barney. Mais ce n’était apparemment qu’une pirouette temporaire et lundi 9 novembre, en l’espace de 22 minutes la romance de Barney & Robin a été réduite en cendres, balayant avec elle le Barney ré-inventé des 30 derniers épisodes. Retour à la case départ !

Le plus dramatique dans cette histoire c’est le manque de volonté presque comique à traiter intelligemment de la relation tant attendue. Pourquoi les avoir rendus tous les deux tout à coup si stéréotypés ? Pourquoi ne pas avoir fait durer leur hésitation à devenir un véritable couple ? Pourquoi ne jamais avoir donné suite à leur engueulade sur les strip-teaseuses ? Pourquoi les avoir transformé en un monstre à deux têtes condamné à partager la même intrigue chaque semaine ? Pourquoi avoir refuser d’explorer les possibilités infinies de deux personnages individualistes incapables de vivre l’un sans l’autre ? Pourquoi enfin avoir tant investi dans une histoire qu’ils ne voulaient pas raconter ?

A croire que les auteurs souffrent d’une maladie qui peut s’avérer incurable: le syndrome des scénaristes qui ont peur du syndrome de Clair de Lune (anciennement syndrome Remington Steele parfois assimilé à l’affliction Loïs & Clark). Cette gangrène soi-disant irréversible qui touche une série quand deux personnages principaux (qui ont fait semblant de se détester pendant 3 saisons et demie tout en nourrissant un brulant désir secret l’un pour l’autre) finissent par s’envoyer en l’air.

Ce syndrome a souvent bon dos pour justifier le déclin annoncé d’une série en fin de parcours mais continue à pousser les scénaristes à saboter les couples plutôt que de devoir les faire évoluer. Ou mieux vaut atomiser une relation amoureuse sérieuse en l’espace de 5 minutes d’antenne que de prendre le risque de faire évoluer un personnage au-delà de son gimmick. Vous pouvez appeler ça la compulsion Grey’s Anatomyenne, l’accès de Hodgins-Angelaïte ou la malédiction LoVe.

Mais l’ignoble vérité qui se cache derrière cette réticence c’est cette lubie que la seule partie intéressante d’une histoire d’amour est l’AVANT. Barney en amoureux secret de Robin aurait plus d’intérêt qu’en tant que boyfriend légitime. Alors je ne sais pas quels sont les traumatismes amoureux qui ont poussés ces auteurs à vouloir écrire des séries (et je suis sure qu’ils doivent être conséquents) mais est-ce une raison pour nous priver de l’APRES ? Est-ce que ce n’est pas la partie la plus étonnante de l’histoire, la plus riche et la plus houleuse ? Alors oui ça fait peur l’engagement, mais refuser de faire évoluer ses personnages c’est les condamner à ne devenir que l’ombre d’eux mêmes. Je refuse d’accepter que la vie de couple ne peux pas être aussi divertissante que le reste. Et si vous avez des doutes allez regarder du côté de Gossip Girl où la seule lueur dans les ténèbres est le couple que forment à présent Chuck et Blair.

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